Traverser la frontière

TLF 097 : Voyager à roller de Madrid à Dakar

Mise à jour le 25 mars 2023

Envie de voyager à roller ? De tenter une aventure jusqu’en Afrique ?

Dans cette interview, retrouvez Johann qui a voyagé en roller de Madrid à Dakar. En plus d’une aventure hors du commun, son voyage a pris une dimension humanitaire une fois au Sénégal.

Vous allez découvrir la genèse de ce voyage, comment il a parcouru 5000 kilomètres avec ses rollers et ses conseils pour vivre une expérience similaire.

Écoutez tout de suite l’épisode (51 min) :

Épisode #097 sur le voyage à roller de Madrid à Dakar

L’Afrique reste le continent majoritairement ignoré par les voyageurs, mais quelques courageux tentent l’aventure. Dans le podcast, nous avons eu Gautier qui a parcouru à vélo tout le continent de l’Égypte à l’Afrique du Sud. Et maintenant, Johann qui a rejoint le Sénégal à roller en poussant une charrette 100% fait maison.

Il s’est embarqué pour une aventure de 7 mois à travers l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal avec un double objectif : vivre une expérience inoubliable et aider les enfants dakarois à pratiquer le roller.

Dans cette interview, on discute :

  • De son premier voyager en stop en Amérique du Nord et centrale
  • De sa première expérience de voyage à roller
  • D’où est venue l’idée d’aller au Sénégal à roller
  • Comment il a fabriqué sa charrette, indispensable au voyage
  • De sa journée type sur la route
  • De ses conseils si vous souhaitez entreprendre un voyage à roller
  • De son budget pour le voyage
  • Des détails de son projet humanitaire à Dakar

Les liens de l’épisode :

Comment écouter cet épisode ?

Cet épisode dure 51 minutes et vous pouvez l’écouter :

Madrid/Dakar à roller : Le résumé écrit de l’interview

Johann vient tout juste d’arriver à Dakar où il vient de finir son voyage : de Madrid à Dakar à roller avec une charrette, 5000 kilomètres en 7 mois.

Direction l’Amérique

Johann a 31 ans, il est né en Normandie.

Après le BAC, il a fait des études de tourisme, puis a changé vers des études en informatique. Il a trouvé un bon poste dans une entreprise pharmaceutique, ce qui lui a prouvé qu’il était capable de réussir professionnellement et aux yeux de la société. Mais cela lui a aussi confirmé que s’il continuait dans cette vie-là, il y aura un moment où il où sera malheureux. Il a alors tout plaqué : sa copine, son appart, son boulot, sa voiture… et a loué un garage à Strasbourg pour y mettre toutes ses affaires. Ensuite, il a pris un aller simple direction Montréal pour une grande aventure.

Il a fait 15 000 kilomètres en autostop pendant 1 an où il a traversé l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale, du Canada au Costa Rica. Ensuite il a continué à roller jusqu’au Panama.

Il a fait ce voyage en stop il y a 6 ans. Entre temps, il a eu des périodes sédentaires, des périodes de voyage et de travail. Johann est web développeur et parfois modèle dans la mode, ce qui lui permet de gagner sa vie.

La genèse de ce voyage à roller

Alors que le voyage à vélo commence à se démocratiser, le voyage à roller est quant à lui inconnu. Il faut remonter au Costa Rica, où Johann est passé du stop au roller. Il avait l’impression de trop compter sur les gens pour son voyage et ne voulait plus être « le mendiant du bord de la route ». Il a eu l’idée de voyager en roller lorsqu’il a vu un marcheur tirer une charrette. Il a alors fabriqué une charrette à 3 roues qu’il poussait en faisant du roller.

À savoir qu’il faisait déjà du roller avant de se lancer dans ce nouveau type de voyage. À l’époque, il n’y avait aucune documentation sur le voyage à roller, alors que ces dernières années, cela commence à arriver avec un tas d’exemples sur de longues distances.

Ce qui le différencie des autres voyageurs à roller, c’est cette fameuse charrette qu’il a fabriqué, car elle possède aussi une voile.

Mysty est une charrette fabriquée en bambou, sur 3 roues. Deux grandes roues de 26 pouces à l’arrière et une plus petite à l’avant accompagné d’une direction pour tourner. Un peu comme un caddie de supermarché. Il met toutes ses affaires dans la charrette et a tendance à emporter un peu trop de choses, car au total elle pesait 70kg en Espagne. Il a ses rollers au pied, puis pousse la charrette avec deux poignées, accompagnées de frein. Sécurité obligatoire, car dans les descentes, il peut aller jusqu’à 70km/heure.

Avant de faire ce voyage, il avait fait Barcelone/Tarifa avec cette même Charette, en compagnie de Gaia, un pigeon paon. Il a cependant été bloqué au sud de l’Espagne et n’a pu traverser le détroit de Gibraltar pour aller en Afrique, à cause de l’oiseau et des raisons sanitaires.

Après la perte de Gaia, il a eu un coup dur, mais s’est relevé avec comme objectif de voyager en Afrique en roller. Durant ses recherches, il est tombé sur le site de la fédération sénégalaise de roller et s’est dit qu’il pouvait aller au moins jusque là bas, puis qu’il y avait peut-être un projet caritatif à mener.

Il a donc discuté avec Accro roller, un club de roller à Dakar pour monter un projet. Il s’est donc mis en tête d’enseigner le roller à des enfants qui ont des problèmes (handicapés, abandonnés, talibés…) avec des associations sur place. S’en est suivi une grande collecte de rollers en France qui lui a permis d’envoyer une demi-tonne d’équipement depuis la France jusqu’au Sénégal. Il a aussi fait une campagne de financement participatif afin de financer toute la logistique.

De l’Espagne au Sénégal

Il a quitté Madrid en aout 2018 pour arriver à Dakar en mars 2019, pour environ 7 mois de voyage et 5000km. Il a longé la côte de l’océan Atlantique. Le Maroc a représenté la moitié du voyage avec une longue route qui se poursuit en Mauritanie jusqu’au fleuve Sénégal. La route se fait bien en vélo, mais c’était très compliqué en roller. L’un des avantages est un vent dans le dos qui permet de faciliter le voyage. Johann avait la chance d’avoir un bon équipement qui lui a permis d’aller outre les mauvaises conditions de la route, avec des roues spéciales en chambre à air.

Quand il est parti de Madrid, Johann ne savait pas vraiment dans quoi il se lançait et n’avait pas trop d’infos sur les routes en Afrique. Il a créer son chemin, sans avoir vraiment d’inspiration sur laquelle s’appuyer.

Les gens étaient très étonnés de voir Johann passer à roller. D’ailleurs, certains enfants ont pris peur au Sénégal, car il avait son chèche du désert, les grigris sur sa charrette, sa grande voile. Quand il arrivait, ils partaient en courant et même les adultes avaient parfois peur. Certains lui ont demandé s’il était un marabout.

Les pays traversés étaient assez différents. Mais ce qui a marqué Johan est la faible présence des supermarchés, ce qui permet d’avoir des commerçants de proximité dans les quartiers. Il a trouvé ça très cool. Cela permet d’avoir une vie de quartier plus animée et c’est aussi une façon de vivre au jour le jour.

Journée type :

  • Lever un peu avant le lever du soleil. Remballage. Petit déjeuner et petite toilette.
  • Vers 10H, pause pour manger puis repart jusqu’à 12/13H.
  • Ensuite, déjeuner et sieste et repart après 16H jusqu’au coucher du soleil.
  • Puis soit il trouvait un endroit pour camper ou allait toquer chez les gens.
  • Diner puis au dodo.

La règle de Johann en voyage est de dépenser 0€ en budget logement donc bien souvent il campait ou soit chez des gens selon les opportunités.

Bilan du voyage à roller

En ce qui concerne son budget, il tournait à 200/300€ par mois, principalement pour la nourriture.

Durant son voyage, il était tributaire du vent, de l’état de la route et le dénivelé. En moyenne, il roulait entre 50 et 60 kilomètres par jour.

Johann n’a pas connu de grosses galères durant ce voyage et il a pu résoudre chacun de ses problèmes, notamment mécaniques, rapidement.

Conseils pour la sécurité :

Se sentir légitime. Pas plus ni moins que les gens que l’on rencontre. Être serein quelque part.

Conseils pour le voyage en roller :

  • Visiter le blog travelbyblades.com
  • Regarder les tendances concernant le vent, car il joue un rôle primordial lors d’un voyage à roller.

Johann s’est donc posé à Dakar pour quelques mois afin de continuer son projet avec les associations de roller sur place.

Merci d’avoir écouté l’épisode #097 du podcast !

michael-pouce-articleMerci d’avoir pris le temps d’écouter cet épisode du podcast de Traverser La Frontière. Si vous avez des suggestions ou des remarques sur l’épisode, laissez un commentaire un peu plus bas.

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– Michael

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Michael

Auteur et Entrepreneur nomade, Michael est le créateur de Traverser La Frontière. Passionné de voyage, il a créé ce site pour aider et inspirer tous ceux qui ont envie de voyager, partir vivre à l'étranger et changer leur vie.

2 commentairesLaisser un commentaire

  • Bonjour Michael,

    Je prends enfin le temps, après des mois d’écoute et de plaisir, de venir ici te dire merci ! Tes podcasts me font voyager chaque matin durant l’heure de trajet qui me sépare de mon lieu de travail, et la route est presque devenue un plaisir grâce à toi.
    Bravo pour le choix de tes « invités » ; ils ont tous un point commun mais sont pourtant tous si différents… impossible de se lasser.

    J’ai donc découvert le projet de Johan ce matin (en faisant mon footing, cette fois-ci … :p) et j’ai adoré son histoire. On ne peut pas le nier, le projet est super original, c’était génial à écouter !

    Bref, merci pour ces partages d’aventures, d’histoires et de rêves. Je ne me doute probablement pas du travail que tu mets en place pour que nous puissions en profiter gratuitement, mais j’imagine que c’est moins simple que ça en à l’air. Alors … MERCI! :)

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