Mise à jour le 25 mars 2023
Pour ce quatrième épisode du podcast de Traverser La Frontière je suis ravi d’accueillir Fabrice qui a créé son agence de voyage (TOKAE) au Cambodge.
Fabrice vit donc au Cambodge depuis 2012, mais ce n’est pas sa première expatriation ! Avant de vivre en Asie, il était expatrié en Suisse où il travaillait pour la chambre de commerce française.
Au bout de 9 ans, il a décidé de quitter l’Europe pour monter une structure d’accompagnement des voyageurs qui souhaitent découvrir le Cambodge autrement. (tokae.com)
Écoutez directement l’interview :
Ou téléchargez l’interview en mp3 (clic droit-enregistrer sous)
Sommaire
Au fait c’est quoi ce podcast ?
L’idée est super simple : chaque semaine je vais interviewer des Français qui ont décidé de vivre à l’étranger. Qu’ils soient expatriés, créateurs d’entreprises, freelances, nomades digitaux, vivant de leurs passions …
Le but est de rencontrer un maximum de personnes, aux métiers/activités différents, vivant aux quatre coins du monde et dans les domaines les plus larges possible.
Le tout pour vous inspirer et vous donner des conseils si vous aussi avez envie de voir ailleurs et de partir vivre à l’étranger.
Chaque lundi matin un nouvel épisode d’environ 30 minutes sera en ligne.
À propos de l’épisode #004
Avec cet épisode nous quittons un peu le monde d’Internet pour retrouver un créateur d’entreprise physique, Fabrice Bernard l’entrepreneur derrière TOKAE. Fabrice a été la toute première personne que j’ai interviewée pour le podcast et je le remercie d’avoir pris le temps de participer.
Fabrice a toujours voulu s’installer au Cambodge depuis sa première visite et il est heureux d’y vivre actuellement. Son agence de voyages, TOKAE marche bien et il vit de sa passion pour le pays et pour les rencontres avec d’autres voyageurs.
On parle dans cet épisode de sa première expatriation en Suisse, de sa décision de partir au Cambodge et surtout de son agence de voyages. De sa création, au développement et enfin des projets pour l’avenir. Avec quelques infos sur la fin de l’interview sur la vie au Cambodge et quelques conseils pour les voyageurs de passage dans le pays.
Ce que vous allez apprendre dans cette interview de Fabrice :
- Le contexte dans lequel Fabrice à découvert le Cambodge
- Combien de fois Fabrice à voyagé au Cambodge avant de s’installer
- Les différences entre la France et la Suisse
- Pourquoi Fabrice à attendu le bon projet pour partir au Cambodge
- Qu’est-ce qui a poussé Fabrice à quitter la Suisse
- Comment Fabrice à préparé en amont son arrivée au Cambodge
- Pourquoi la maman de Fabrice a été un déclic dans la création de son agence de voyages
- Quel est le concept de TOKAE
- Comment Fabrice à trouvé ses premiers clients
- L’élément primordial pour réussir ses débuts de lancement d’une activité
- Le séjour type de TOKAE et comment il évite le tourisme de masse
- Le bilan professionnel de Fabrice 1 an et demi après le lancement de son entreprise
- Pourquoi Fabrice est ravi d’avoir franchi le pas de vivre au Cambodge
- Comment il est possible de créer une entreprise au Cambodge
- Les conseils pour créer une agence de voyages qui marche
- A quoi ressemble la vie au Cambodge
- A quelle période venir au Cambodge pour profiter de paysages extraordinaires
- Les 3 expériences à vivre lorsque l’on visite le Cambodge
- Comment visiter les temps d’Angkor Wat pour en profiter au maximum
Comment écouter cet épisode ?
- Sur la plateforme iTunes
- Téléchargement direct : clic droit, puis enregistrez sous
- Écoute en ligne : dans le lecteur ci-dessous
Les liens de l’épisode :
- Tokae.com, le site de l’agence de voyage TOKAE
Merci d’avoir écouté l’épisode #004 du podcast !
Merci d’avoir pris le temps d’écouter cet épisode du podcast de Traverser La Frontière. Si vous avez des suggestions ou des remarques sur l’épisode, laissez un commentaire un peu plus bas, j’écoute avec attention ce que vous me dites !
Si vous avez aimé l’épisode, je vous invite à le partager sur les réseaux sociaux grâce aux boutons à la fin de l’article. Merci !
Sachez que vous pouvez vous abonner au podcast directement sur iTunes pour recevoir les nouveaux épisodes.
Et enfin, si vous appréciez le contenu de ces interviews, n’hésitez pas à laisser un avis et une note à propos du podcast sur iTunes :)
– Michael
Retranscription de l’interview
Oui bonjour Fabrice.
Bonjour Michael.
Ça va ?
Ça va très bien et toi ?
Oui, ça va. Est-ce que tu peux te présenter et nous dire ce que tu as fait ces dernières années et où est-ce que tu en es aujourd’hui ?
Avec plaisir, bonjour à tous je m’appelle donc Fabrice, je suis né en 1980 en France à Strasbourg, j’y suis resté pendant longtemps, jusqu’à mon Bac. Après j’ai fait une école de commerce à Angers en France toujours et c’est en ce moment-là que je suis venu au Cambodge pour la première fois, c’était en 2001 dans le cadre d’une mission humanitaire de deux mois donc c’était très court. Au final, ce stage s’est transformé en mission de six mois puisque le pays m’a tellement plu que j’ai décidé de rester un peu plus longtemps que prévu, puis je suis rentré en France pour finir mes études. Ca nous ramène à 2003, où tout fraîchement diplômé, je commence à travailler en Suisse, pour la chambre de commerce française en Suisse. J’y suis resté neuf ans, et au bout de neuf ans, on a pris la décision, mon ami et moi de revenir au Cambodge pour un petit moment de vie, ce qui s’est concrétisé en 2012. Donc, depuis 2012, je vis avec beaucoup de plaisir au Cambodge.
D’accord, donc tu habites au Cambodge et rapidement peux-tu me dire ce que tu y fais ?
J’ai créé ici, une petite structure d’accompagnement de voyageur donc je travaille en réceptif sur le Cambodge et sur le Cambodge exclusivement. J’emmène des voyageurs à la découverte du pays.
Donc la première fois que tu es venu au Cambodge, tu m’as dit c’était en 2000 ?
2001
Donc depuis 2001, tu es allé plusieurs fois au Cambodge, tu peux nous raconter un peu ton histoire avec ce pays ?
Alors en 2001, j’arrive ici dans le cadre de ce projet humanitaire, c’était mon premier gros voyage à l’étranger, première découverte de l’Asie du Sud-est, gros coup de cœur pour le pays, raison pour laquelle je suis resté six mois et pas deux comme prévu initialement. Après six mois, j’étais toujours été un peu frustré de mon apprentissage du pays, de la langue, de la culture, je n’en avais pas eu assez, donc je suis revenu en fait pendant les dix années qui ont suivi, le plus souvent possible. En l’occurrence, je suis revenu cinq fois en dix ans parce que ce n’est pas un voyage qui se fait facilement, ça demande un petit peu d’argent, ça demande du temps. Donc cinq fois en dix ans avant de m’installer ici définitivement et à chaque fois j’essaie de découvrir de nouvelles provinces, de voir mes amis Cambodgiens, d’en profiter au maximum pendant 2 ou 3 semaines de voyage.
D’accord, qu’est-ce qui t’attire tant chez le Cambodge, qu’est-ce qui te fait revenir à chaque fois ?
Ce qui me fait revenir, au Cambodge, alors ça c’est une question qu’on me pose assez souvent, ce n’est pas franchement facile d’y répondre. Ce qui m’a attiré en premier lieu au Cambodge, c’est évidemment la différence, parce que c’est un mode de vie qui est complètement différent de ce que je connaissais en Europe, que ce soit en France ou en Suisse. C’est, les Cambodgiens, ça tout le monde va le dire, tous les européens, tous les occidentaux qui passent par le Cambodge sont d’accord sur le fait que les Cambodgiens sont des gens extrêmement souriants et plutôt très accueillants, ce qui est commun d’ailleurs à l’Asie du Sud-est. Sur l’Asie du Sud-est, le Cambodge fait encore partie des pays tops en matière d’accueil. Donc il y a la population qui m’a vraiment beaucoup plu, le paysage, le climat, le fait que tout soit très marqué, soit très positivement, soit très négativement. C’est le fait de vivre dans un milieu comme je le disais tout à l’heure qui est complètement différent.
Je voudrais que tu nous parles un tout petit peu de ton expérience en Suisse parce que tu as dit qu’en 2004, donc, tu as décidé de t’expatrier en Suisse.
Oui.
Est-ce tu peux nous dire pourquoi tu as décidé de partir de la France pour aller en Suisse, qui n’est pas très loin, mais quand même et me dire un petit peu ce que tu as fait comme travail là-bas ?
Alors, pourquoi j’ai décidé de partir de France, tout simplement parce que depuis très jeune en fait, l’international m’intéresse. L’international, c’est quoi ? C’est le voyage, c’est la découverte culturelle, c’est le fait d’interagir avec les gens qui n’ont pas mon vécu, qui n’ont mon contexte culturel donc, c’est très enrichissant. À la fin de mes études, j’ai trouvé une opportunité d’emploi en Suisse, en l’occurrence en Suisse alémanique à Zurich, donc dans un cadre germanophone. J’ai accepté de relever le défi, parce qu’effectivement, c’est un pays qui est juste à côté de France, un pays limitrophe à la France, on peut avoir tendance à croire que la différence n’est pas énorme avec la France, mais en fait, elle est beaucoup plus importante que ce qui n’y parait. Voilà, c’est pour ces raisons, premièrement professionnelles, mais des raisons professionnelles qui sont liées à mon intérêt personnel, pour le voyage, pour l’international et pour la découverte.
D’accord, c’était quoi ton poste là-bas ?
Alors là-bas, j’ai travaillé pendant neuf ans au sein de la chambre de commerce française en Suisse, qui est pour faire simple, une entreprise privée à but non lucratif. Mon rôle au sein de la chambre a été multiple. J’étais d’abord, chef de projet, en charge du développement de toutes les activités de la chambre de commerce sur la Suisse alémanique puisqu’on n’avait pas de bureau en Suisse alémanique et c’est la raison pour laquelle j’ai été embauché. Donc, accompagner des entreprises françaises sur des recherchent de distributeur, des recherches d’entreprises à racheter, des recherches ou de création de filiales et également la dynamisation du réseau d’affaires francophone en Suisse alémanique. Donc, rencontrer la plupart des entreprises françaises implantées en Suisse alémanique et organiser des conférences, des débats et des rencontres diverses et variées qui permettaient à ces entrepreneurs de faire du business ensemble.
Tu as fait ça pendant combien de temps ?
Au total pendant neuf ans.
Tu parlais justement de la différence entre la Suisse et la France, tu pourrais en nommer quelques-unes ?
La langue déjà, on pense souvent qu’en Suisse Romande, on parle français. En fait oui, on parle français, mais ce n’est pas tout à fait le même français et surtout on ne pense pas de la même façon et ce qui est clair entre les deux, il y a beaucoup de différence. En Suisse alémanique, on parle Suisse-Allemand, donc ça, c’est un gros morceau aussi, parce que ce n’est pas de l’allemand, au fait c’est un dialecte à part entière, un dialecte qui est quand même parlé par cinq millions d’habitants en Suisse pour les sept millions au total du pays. Donc ce n’est pas rien et quand on parle le dialecte, j’ai eu la chance de l’apprendre d’ailleurs, quand on parle ce dialecte, on arrive évidemment à s’inclure beaucoup plus facilement dans la population. Il y a ça, il y a la mentalité qui est différente, évidemment beaucoup plus de rigueur, je pense, notamment en Suisse alémanique. En France, une certaine rigidité qui est liée à cette rigueur ça veut dire qu’un un engagement est tenu et , il n’y a pas forcément beaucoup de place pour l’inattendu, pour la prise d’initiative, pour la créativité. La France et les Français sont reconnus en Suisse pour leur côté créatif indéniablement.
Tu as passé neuf ans en Suisse et tu te retrouves au Cambodge, ce que j’aimerai savoir, c’est, qu’est-ce qui s’est passé à la fin de cette expérience en Suisse. Qu’est-ce qui t’a incité à tout plaquer pour aller au Cambodge.
Au fait, c’est plus l’inverse qui s’est passé puisque j’ai d’abord vécu au Cambodge, pendant ces six fameux mois en 2001 et ensuite je suis parti en Suisse. Le Cambodge en fait, ça fait maintenant treize ans que j’adore ce pays. Je n’ai pas eu le courage et je n’ai pas trouvé le projet qui me permettait de vivre au Cambodge avant 2012. C’était plus un processus de maturation d’idée, d’envie, de motivation et de capacité financière aussi qui m’a permis d’arriver au Cambodge en 2012. Mais la transition pour répondre à ta question plus en détail entre la Suisse et le Cambodge, effectivement c’est un grand écart, parce que je suis passé de l’un des pays le plus riches en l’un des pays le plus pauvres au monde, d’un pays européen où tout le monde à une même mentalité à un pays asiatique où la culture est énorme, les valeurs ne sont pas du tout les mêmes, les relations interpersonnelles ne sont pas du tout les mêmes.
Qu’est-ce qui m’a amené à faire ça ? Déjà, c’est mon gout pour les extrêmes, j’aime beaucoup passer d’un extrême à l’autre, parce que ça permet de se remettre pas mal en question. Ça permet aussi de se rendre compte de ce qu’on a à un moment donné et ce qu’on n’a plus le lendemain et de tout ce qu’on peut construire autour d’une nouvelle situation. Je considère que c’est vraiment une énorme chance de pouvoir changer de pays et puis d’arriver à un endroit et en se disant, et bien voilà devant moi, j’ai une feuille blanche et je peux y écrire l’histoire que je veux. C’est une énorme chance, ça fait peur aussi, mais quand on arrive à relever le défi, on sort grandi, on apprend énormément de cette expérience-là. C’est le fait d’être persuadé que rien n’est immuable, rien n’est définitif non plus. J’ai quitté la Suisse pour venir au Cambodge peut-être que je retournerai en Suisse plus tard, peut-être que j’irai ailleurs plus tard, pour le moment je suis très heureux au Cambodge et c’est tant mieux.
C’est plus un processus , il n’y a pas eu un évènement particulier, un acte déclencheur. Processus, on va dire, de long terme, l’envie d’aller vivre au Cambodge ?
Dès 2001, dès la fin de mes six premiers mois au Cambodge, j’ai dit à qui voulait l’entendre qu’un jour ou l’autre je reviendrai vivre ici. C’était une espèce de projet qu’on a en tête, on ne sait pas très bien comment le réaliser. Plus un rêve qu’un vrai projet, on se dit, bon, un jour si je peux le faire, je le ferai et puis, petit à petit, l’idée a fait son bonhomme de chemin, par moment j’y pensais beaucoup moins, par moment j’y pensais beaucoup plus et j’étais très heureux en Suisse. J’avais un boulot qui me plaisait énormément, avec une équipe qui me plaisait énormément, les conditions de vie qui étaient très agréable. En 2011 j’avais refait un voyage ici avec mon ami, avec ma maman, et une amie de ma maman. Après ce voyage, on s’est décidé à revenir ici en se disant, et bien voilà ça fait dix ans qu’on n’arrête pas de dire à tout le monde qu’on a envie de vivre au Cambodge, il serait temps qu’on réalise ce projet-là. Donc, il y a eu quand même un déclic, il y a tout un processus effectivement intellectuel de : j’ai peur de le faire, donc j’en parle, mais je n’ose pas passer le cap, jusqu’au moment où on se sent capable de le faire et on sent que bien, il y a tout un contexte dans une situation donnée qui fait que c’est le bon moment. Clairement en 2011 quand on a décidé de revenir vivre ici au Cambodge, en ce moment-là, on s’est dit, il faut qu’on le fasse maintenant sinon ne le fera pas plus tard donc, c’est un peu comme une préparation sportive où enfin même si la comparaison peut paraitre un petit peu saugrenu, mais il y a vraiment le sentiment de préparer un projet et de le réaliser quand on se sent prêt.
Comment ça s’est passé au niveau pratique le fait de quitter ton job, de quitter la Suisse pour aller vivre à l’étranger, le fait de démissionner, etc. ?
Et bien ça s’est très bien déroulé, dans la mesure où on s’est laissé le temps de faire les choses proprement, on ne voulait pas quitter trop vite la Suisse ou l’Europe et on ne voulait pas arriver trop vite au Cambodge. Donc, ne pas quitter trop vite, ça veut dire quoi ?
Ça veut dire prendre le temps de préparer la passation, comme je te le disais j’avais une situation très confortable en Suisse qui me plaisait beaucoup et ça me tenait à cœur de donner tout ça proprement à quelqu’un qui allait prendre la suite professionnellement. Et puis pour moi, me laisser le temps psychologique de me dire aussi que la Suisse c’était une page que je tourne pour aller ouvrir un nouveau chapitre ailleurs. Préparer l’arrivée au Cambodge ça voudrait dire, se renseigner sur les faisabilités d’emploi ici et puis, une fois que la décision a été prise, de créer une entreprise, contacter des spécialistes en la matière ici au Cambodge à distance depuis la Suisse pour leur demander des procédures, évaluer les couts, monter un business plan, commencer à prendre des contacts au niveau perso aussi avec des gens qui nous mettaient en relations aussi avec des amis au Cambodge. Relancer des contacts personnels ici au Cambodge en disant, on va venir dans quelques mois, on serra ravi de vous revoir, aidez-nous à nous intégrer de la meilleure façon, et ça, au final, ça prend du temps et ça fait que l’année de préparation qu’on s’est accordée pour faire cette transition-là, elle s’est passé extrêmement vite. Je pense qu’un an, ce n’est vraiment pas, ce n’est pas énorme pour préparer un projet comme le nôtre.
Oui, c’est sûr. Tu as décidé de créer, j’appelle ça une agence de voyages, c’est correct ou pas ?
Oui, bien moi j’appelle ça une solution pour accompagner des voyageurs, mais c’est la même chose.
Tu as décidé de créer cette structure, cette solution d’accompagnement pour les voyageurs, pourquoi tu as décidé de faire ça ?
Quand on est rentré de ce fameux voyage en 2011 qu’on a fait avec ma mère, quelques semaines après, ma mère m’a dit : ça a été le pire voyage de ma vie, matériellement, puisque la pauvre, on ne l’a vraiment épargnée. On a fait des trajets de quatorze heures en bus, on a dormi dans des Guest Houses à quatre dollars, on a fait des choses qui n’étaient forcément pas très adaptées à une dame de plus de soixante ans. En même temps, elle m’a dit, donc c’était le voyage le plus éprouvant de ma vie matériellement et ça a aussi été le voyage le plus beau de ma vie, pourtant elle en a fait beaucoup et quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a dit : et bien vous m’avez permis de rencontrer des gens et de voir des endroits que je n’aurai jamais trouvé toute seule. Et là, je me suis dit, là on a quelque chose dans les mains qui peuvent intéresser d’autres personnes.
D’autres voyageurs notamment, cette catégorie de voyageur qui a déjà beaucoup voyagé de par le monde, qui ne veut pas faire du tourisme de masse, qui ne veut pas que se retrouver dans un endroit sans rien savoir en partant de cet endroit, d’avoir vraiment le sentiment de l’avoir découvert. Des voyageurs qui se positionnent sur de la découverte, de l’aventure et aussi du confort parce qu’en général, ils ont des revenus et un âge qui correspond à un certain niveau de confort quoi. C’est-à-dire que tu amènes des voyageurs sur des choses un peu extrêmes dans la journée, quand tu pars faire un trek de deux jours dans la jungle où tu dors en bivouac dans un abaque, tu passes la nuit dans la forêt ou quand tu descends le Mékong en kayak ou à vélo et que parfois tu tombes en pleine mousson dans une averse tropicale. Le jour d’après, c’est sympa de descendre dans un hôtel joli, colonial, avec une piscine, une bonne table, où tu peux goutter la vraie cuisine cambodgienne.
Donc, ton agence de voyages est un mix entre l’aventure et la détente en même temps et, vivre des expériences un petit peu inédites non ?
Oui, tout à fait. J’essaie d’accompagner mes voyageurs un petit peu plus loin que leur limite. C’est vrai que je considère que mon boulot c’est d’amener justement des voyageurs là où ils ne pourraient pas aller seul, ils n’oseraient pas aller seuls.
Donc au début de cette aventure donc TOKAE, quand tu as créé cette agence, ça n’a pas été trop compliqué justement de trouver des clients c’est-à-dire des gens qui allaient te payer pour que tu leur faire découvrir un petit peu le Cambodge autrement ?
Bien écoutes, j’ai travaillé à la création de l’offre pendant six mois, pendant laquelle j’ai fait trois fois le tour du pays pour trouver des endroits qui me plaises à moi et des activités qui me semblaient intéressantes pour des voyageurs. Ensuite j’ai créé le site internet et aujourd’hui toute ma communication est basée en ligne sur le site. Sur le blog Tokae, et il y a toute une image qui doit correspondre à l’offre, qui fait qu’en réalité, la réponse du marché, la réponse des voyageurs a été assez rapide à arrivée. J’ai surtout eu la chance d’avoir énormément de contacts en Europe, de par mon expérience en Suisse, de par mes réseaux personnels en France, qui m’ont dit : À priori, ce que tu vas créer au Cambodge, ça peut nous intéresser donc, dès que l’offre est prête, tu nous l’envoies, on va en parler autour de nous, parce que ça correspond à une nouvelle façon de voyager qui est de plus en plus répandue et ça, ça a marché assez rapidement.
D’accord, ton boulot sur l’offre et ensuite ton réseau t’a permis d’avoir tes premiers voyageurs que tu as pu accompagner.
Oui, et puis il y a eu beaucoup de tests évidemment, j’ai accompagné des gens en leurs disant, ok alors vous êtes mes premiers voyageurs, faites-moi votre tour, dites-moi ce qui vous plait et ce qui ne vous plait pas et j’adapte. À un moment dans ce genre de projet il faut se lancer, il faut se lancer et puis il faut ne faut pas avoir peur d’essayer des choses, il ne faut pas avoir peur de se tromper, de ne pas forcément réussir à 100% dès le début. Il vaut mieux avancer petit à petit, en ajustant au fur et à mesure que d’attendre que tout soit absolument parfait. C’est vrai pour une expatriation, c’est vrai pour un projet de création d’entreprises, c’est vrai pour plein d’autres types de projets. C’est forgeant en qu’on devient forgeron, c’est en avançant qu’on adapte une offre et qu’on s’adapte à une clientèle, à des voyageurs, à des gens avec lesquels on va travailler, etc.
Oui, je suis entièrement d’accord avec toi. Rien ne peut être parfait du premier coup, ça, c’est impossible. C’est quoi les jours types chez TOKAE ? Tu prends combien de personnes avec toi, vous partez pendant combien de temps, vous faites combien d’activités etc… ?
Alors, je pars avec combien de voyageurs ? Je m’engage à partir au maximum avec six voyageurs donc c’est vraiment des tout petits groupes parce que les endroits, les zones ou non va ne se prêtent pas à faire du séjour en tourisme de masse, et parce que ce n’est pas le type de tourisme qui me plait prioritairement. Donc si nous voyageons au maximum, souvent ce sont soit des familles, soit des couples, soit des amis, mais rarement des gens qui ne se connaissent pas d’avant. Donc il y a toujours un groupe de base qui fait que l’ambiance est presque garantie parce que les gens qui arrivent se connaissent déjà. Après la durée du séjour et les activités sont complètement configurables en fonction de chaque voyageur.
Comme je le disais, ma vision de mon travail, ma pertinence, ma valeur ajoutée, c’est d’amener des voyageurs là où ils ne pourront pas aller forcément tout seul, par faute de temps ou par faute de connaissance de pays ou par faute de maitrise du Cambodgien. C’est compliqué dans certaines provinces, sans parler un minimum cambodgien. Et même à Phnom Penh souvent la capitale, je ne vais pas forcément proposer à mes voyageurs de les amener là où ils peuvent aller seul. Tous les endroits qui sont recommandés dans le Lonely Planet ou dans le guide du routard et d’autres guides, je ne vois pas quelle plus-value je vais avoir à les faire visiter à des voyageurs. En revanche, il y en a des petits quartiers inattendus, encore très populaires où des voyageurs ne vont pas en général et bien là, ça me semble intéressant.
Ça dure combien de temps en moyenne ?
En moyenne, je suis sur des accompagnements qui vont durer quinze jours parce qu’on est quand même loin de la France donc souvent, les courts séjours sont quand même rares ou moins d’une semaine, c’est difficile. Parce que le trajet prend déjà presque 24 heures, aller et 24 heures retour de port à porte. Donc, si on a envie d’en profiter un peu et de se remettre un minimum du jet lag, c’est quand même bien de rester dix jours minimum et je suis allé jusqu’à des accompagnements qui ont duré plus de trois semaines.
C’est toi qui accompagnes à chaque fois des voyageurs ou tu as des gens qui le font avec toi ?
Alors, aujourd’hui, j’accompagne tous les voyageurs et je suis en train de former d’autres accompagnateurs. Car j’ai trop de demandes et parce que c’est aussi intéressant de pouvoir proposer différentes personnalités aux voyageurs en fonction de leur profil et de ce qu’ils attendent.
Si je fais le calcul, ça fait un an et demi que tu as lancé le Tokae ?
C’est ça oui, tout à fait.
C’est encore tôt, je pense, mais si tu devais tirer déjà un petit bilan de ces un an et demi d’expérience et de tous ces voyageurs que tu as rencontré, ce sera lequel ?
Alors, je vais faire deux bilans, d’abord le bilan professionnel. L’offre fonctionne, j’aime ce que je fais aujourd’hui, c’est très complet comme métier, j’aime faire découvrir le Cambodge parce qu’en plus ça me permet à moi de continuer à le découvrir, et c’est absolument génial. Ça me permet de rencontrer des voyageurs aussi qui à chaque fois ont des histoires qui leur sont propres et de créer des relations qui très souvent débouchent à des choses assez jolies. Quand on passe deux semaines ou trois semaines ensemble, on a forcément le temps de faire connaissance et de beaucoup discuter, ça me plait beaucoup, ce rapport humain. Donc l’offre Tokae effectivement fonctionne, on est sur un marché de tourisme, d’accompagnement de voyageurs qui est répondant, qui est validé et je pense que la plupart des voyageurs, occidentaux du moins, vont tendre vers ce type d’offre.
Voilà ça c’est pour l’aspect professionnel, pour l’aspect perso, je suis complètement ravi de vivre au Cambodge aujourd’hui, c’est réellement un rêve qui s’est réalisé. Il m’a fallu du temps pour venir vivre ici, plus de dix ans, on l’aura bien compris. Aujourd’hui, je suis complètement ravi d’avoir fait ce pas, je suis ravi d’avoir trouvé la motivation, les ressources, le courage nécessaires. Je suis ravi d’avoir eu une famille et des amis en France qui m’ont poussé, qui nous ont poussés à passer ce cap. Alors on est venu en couple ici, alors c’est plus facile de s’expatrier en couple, parce que l’autre est une forme de pilier sur lequel on peut s’appuyer. Vivre une expatriation seul, je pense que c’est plus compliqué, mais c’est faisable aussi. Bon l’avantage de venir seul c’est peut-être parce que, on se donne encore plus de moyens pour rencontrer du monde à destination. Mais voilà, sans vouloir me répéter, à mon niveau personnel, je suis complètement ravi de vivre au Cambodge et je suis encore ravi de rester au Cambodge pour un petit bout de temps. Je ne sais pas du tout combien de temps on va rester ici, mais je sens qu’il m’en reste et il nous reste encore énormément de choses à vivre ici et dans la zone.
Le futur de Tokae, c’est… Tu as des projets, comment tu vois la chose, ton entreprise évoluer ?
Oui, pour le moment, le futur de Tokae, c’est surtout de garder cette dimension très humaine dans le rapport avec les voyageurs, pour continuer à proposer des voyages qui correspondent aux attentes des gens qui viennent ici avec Tokae. C’est de faire évoluer la structure pour répondre aux demandes entrantes, malheureusement aujourd’hui je n’ai pas la capacité à répondre positivement à toutes les demandes parce que comme je l’ai expliqué tout à l’heure, je travaille seul. Mais demain j’aurai quelques accompagnateurs qui pourront également partir en accompagnement de voyageurs, ça me permettra de répondre à plus de demandes, mais je n’ai pas envie de transformer Tokae en une agence classique qui va faire du tourisme de masse, et qui va accumuler le nombre d’accompagnements pour faire plus de chiffres au dépens de la qualité quoi. J’ai vraiment envie de garder cette dimension artisanale dans le métier de Tokae.
J’ai une question plus pratique en fait pour les gens qui essayeraient de monter une entreprise au Cambodge. Comment ça s’est passé au niveau des procédures administratives, des visas, etc. pour s’installer là-bas ?
Alors, aujourd’hui, on a la chance d’être dans un pays où la création d’entreprises est très simple parce que le Cambodge est une économie en ouverture. Le Cambodge qui est sorti quand même d’un génocide ce qui a été extrêmement dévastateur pour le pays. Donc, aujourd’hui on est dans un pays qui est en demande de création d’entreprises parce qu’une entreprise, ça crée de la valeur, ça crée de l’emploi, ça crée du trafic, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de contraintes à la création d’entreprises. Un étranger peut ouvrir une entreprise ici et en être propriétaire à 100%. Il n’y a pas de capital social minimum à mettre à la clé, il n’y a pas de barrière à l’entrée, les procédures sont extrêmement simples peu couteuse. Une création d’entreprises en fonction de la forme juridique et du domaine d’activité, ça peut couter quelques centaines de dollars. Donc c’est quand même très abordable. Et là, on sent qu’il y a une vraie volonté du pays effectivement à créer de la valeur. Ça ne veut pas dire que gérer une entreprise, c’est facile, parce qu’après il faut trouver le bon business, il faut trouver les bons partenaires, il faut trouver la bonne offre donc, ça reste quand même une entreprise, en fait, un projet qui faut bien réfléchir, mais en tout cas, il n’y a pas de contrainte légale à l’ouverture de société ici par les étrangers.
D’accord.
Pour les visas, c’est pareil, demander un visa de business, c’est extrêmement simple, ce n’est pas cher donc, ça coute 280 dollars donc à peu près 240 euros à l’année par personne. On n’est pas sur des montants qui sont complètement décornant.
Oui, c’est sûr donc, c’est quand même beaucoup plus facile d’accès que certains pays.
Oui.
Pour rester dans la dimension entrepreneuriale, de création de business, si tu avais un ou deux conseils à faire aux gens qui aimeraient créer des entreprises dans le domaine du tourisme ou du voyage, peu importe où ce soit dans le monde, est-ce que tu auras des choses à leur conseiller ?
Et bien le premier conseil que je pourrais leur donner c’est de connaitre leur destination évidemment. De très bien connaitre le pays ou la zone sur laquelle on va proposer des voyages et c’est surtout de rester en contact avec le terrain. J’ai le sentiment même si je ne suis pas formé pour travailler sur le tourisme et que j’ai appris ce métier ces deux dernières années uniquement. J’ai le sentiment que le fait d’accompagner les voyageurs c’est une vraie plus-value parce que ça permet de savoir comment ça se passe sur le terrain, ça permet de visiter des endroits, participer aux activités et de voir de nouveaux hôtels de penser en fait d’avoir des sollicitations tous les jours en accompagnement qui peuvent permettre d’améliorer l’offre et je crois que c’est un métier.
Accompagner des voyageurs ça nécessite d’être sur le terrain évidemment et pas forcément d’avoir une division très verticale des métiers et d’avoir une équipe qui fait la programmation, une équipe qui fait la réservation, une équipe qui fait l’accompagnement donc, je crois beaucoup à la responsabilisation de chacun, et avoir une organisation horizontale sur le métier du voyage, de l’accompagnement de voyageur, sur le métier du tourisme; ça me semble être une démarche assez intéressante plus compliquer à mettre en place, mais c’est intéressant. Ce que je veux dire par là c’est que si la personne qui accompagne a également fait la vente du séjour et a également créé le séjour en fonction des attentes du voyageur, là, on est vraiment sûr de la personnalisation. On est vraiment sur un programme qui va être maitrisé et qui va correspondre aux attentes du voyageur.
On entendait un petit peu derrière toi les klaxons des tuk-tuk et des voitures. Moi qui ne suis jamais allé au Cambodge, ça ressemble à quoi la vie au dans ce pays quand on y vit vraiment et quand on ne reste pas en tant de touristes ?
Ça ressemble à un film. Tous les matins quand je sors de mon appartement, je monte sur mon vélo, je circule à vélo ici, j’ai l’impression d’être dans un jeu vidéo par rapport à la circulation. Il y a une circulation, qui n’a complètement rien à avoir avec les circulations comme en Europe, on n’est pas au Vietnam. Au Vietnam, c’est absolument incomparable, je crois, en matière de circulation, mais quand même on voit des comportements sur la route qui sont assez atypiques. La plus part des conducteurs que ce soit du deux roues ou du quatre roues, ici d’ailleurs, ils n’ont pas leur permis et en général, on apprend et c’est le papa qui va apprendre au garçon, à sa femme, on apprend comme on peut à conduire. Donc il se passe des choses assez rigolotes, c’est comme le climat, il fait bien chaud. On est sous les tropiques dans un pays exotique, donc il fait chaud toute l’année. L’année dernière en mois de janvier, enfin, en janvier 2014, on a atteint des records de température basse puisse qu’on est passé en dessous des vingt degrés, ce qui reste quand même extrêmement clément par rapport aux températures qu’on a en Europe, et pourtant on a eu froid ici. C’est vrai que c’est étonnant de sortir de chez soi et puis d’avoir froid alors qu’il fait 19°.
C’est cette impression d’être dans un film, cette impression d’être aussi dans quelque chose qui bouge sans cesse, c’est l’Asie et c’est l’un des pays qui a le plus fort développement aujourd’hui en Asie. Ça veut dire qu’il se passe des choses dans tous les sens. Rien ne s’arrête jamais. En matière de construction, quand on part de Phnom Penh un mois et quand on revient, il y a des nouveaux bâtiments qui sont sortis de terre, il y des nouveaux magasins là où il n’y en avait pas avant. Le restaurant qu’on adorait il y a un mois a fermé, parce qu’il ne marchait ou parce que le propriétaire a décidé de se lancer dans une boutique de chaussure ou dans un magasin de vélo ou autre chose. Tout bouge à une vitesse faramineuse. Ça, ça donne, ça fait un peu peur, ça peut donner le vertige, et en même temps c’est ultra stimulant parce qu’en Europe, on est sur des économies posées, qui sont en maturité où on n’a pas l’habitude de voir des changements aussi rapides. Donc, il y a ça, on a l’impression d’être dans un film, l’impression d’avoir tout le temps chaud, ce qui est plutôt agréable et l’impression d’être dans une espèce de machine qui ne s’arrête jamais et qui est ultra stimulante.
Ça fait du bien de changer donc, la Suisse est beaucoup plus posée.
C’est assez différent en effet, oui.
J’ai une dernière question pour toi, vu que tu connais très bien le Cambodge. Pour tous les voyageurs qui ont prévu d’aller là-bas, si tu avais peut-être ton top deux ou top trois des expériences à vivre, des choses à voir au Cambodge qui sortent un petit peu des sentiers battus, ce serait lesquelles ?
Alors en première position, je mettrai la campagne cambodgienne, définitivement. Souvent, on la traverse quand on voyage au Cambodge. Notamment quand on fait un trajet entre Phnom Penh, la capitale, et Siem Réap dans le nord qui est la ville d’entrée sur les temples d’Angkor, on va prendre un bus, on va traverser des rizières, mais on ne va pas s’y arrêter.
Je crois que passer quelques jours dans la campagne, c’est une expérience absolument assez génialissime. Parce qu’on va se retrouver au milieu des rizières, qui sont plus belles d’ailleurs en saison des pluies qu’en saison sèche, donc là vraiment, le premier conseil à donner aux voyageurs, c’est : venez en saison des pluies parce que la saison des pluies, il ne pleut pas tous les jours et il ne pleut pas toute la journée. Il va pleuvoir entre une demi-heure et une heure chaque jour, mais on a des paysages qui sont absolument magnifiques avec des couleurs éclatantes, on a l’impression qu’en fait tout est saturé. Tellement il y a des verts tellement il y a des bleus, tellement, en fait les couleurs nous sautent au visage. Et passer du temps à la campagne, ça nous permet vraiment d’avoir accès à un mode de vie qui est complètement différent qui ressemble un petit peu à la campagne Française il y a cinquante ou soixante ans, c’est la remarque que ma maman m’a faite d’ailleurs quand je l’ai amené à la campagne, on a passé trois jours chez des amis, qui sont agriculteurs et qui vivent de leur production de riz elle m’a dit, ça me fait penser au village dans lequel j’ai grandi dans ma campagne alsacienne il y a soixante ans. Donc, la campagne définitivement, si on a la chance de pouvoir y passer un petit peu de temps parce que ce n’est pas forcément évident de débarquer et de dire à n’importe quelle famille : bonjour, je vais rester chez vous, mais si on a la chance d’y passer un petit peu de temps, trouver le bon prestataire pour y aller, c’est un must mon sens. Et puis, surtout ça permettrait de passer du temps avec des Cambodgiens et ça, ça n’a pas de valeur, ça n’a pas de prix, c’est vraiment génialissime.
Deuxième destination vraiment sympa, la jungle. Parce que quand on vient de l’Europe, on n’a pas l’habitude de la jungle, et faire un trek dans la jungle, pareil, c’est un univers qui est complètement différent
D’accord, la jungle, tu as des lieux particuliers ?
Rotanah Kiri reste intéressant. C’est l’une des provinces à l’est du pays sur la frontière avec le Vietnam, et la région des Cardamum à l’opposé, sur la frontière avec la Thaïlande donc à l’ouest du Cambodge. Sur les deux principales régions, je conseillerais de faire un trek.
D’accord.
Et puis évidemment je n’en parle pas, mais les temples d’Angkor et un must, c’est la raison première raison pour laquelle les voyageurs viennent aujourd’hui au Cambodge. Ce sont des temples qui malheureusement souffrent de la fréquentation puisqu’il y a plus de quatre-millions de voyageurs qui y vont chaque année, c’est absolument gigantesque. Ces voyageurs sont principalement asiatiques à 80% et ce ne sont pas des voyageurs qui n’ont pas un comportement qu’on va qualifier de très respectueux, quand on est européen, parce qu’ils voyagent par groupe, en masse, ils font du bruit. Ils n’ont pas de marque de respect très profonde pour les autres voyageurs. Donc, ils sont nés des cultures qui sont vraiment différentes. Le gros du challenge aujourd’hui sur les temples, c’est de les visiter avec le moins de monde possible. Ça reste faisable, il ne faut pas hésiter à partir loin de la foule, à se lever tôt, à se coucher tard à essayer de trouver des petits chemins dans la forêt qui permettent d’aller visiter, pas forcément les plus grands temples, on peut tout à fait passer un moment magique sur un plus petit temple, où on va être seul, loin de la foule. Si vous venez pendant la saison des pluies, et que vous voyez l’averse arrivée, profitez-en, c’est le meilleur moment pour aller dans les temples, parceque’il n’y a personne et puis la lumière qu’on a pendant une averse, sur les temples, est absolument magique, la pluie fait que la pierre brille, et crée des ambiances absolument géniales à mon sens.
Je suis vendu, ça me donne l’envie d’aller au Cambodge et tout ça.
Eh bien, je t’attends, viens quand tu veux.
Merci pour tous ces conseils pour ton retour sur toute ton expérience au Cambodge. On va s’arrêter là et puis et puis je te souhaite une bonne continuation dans cette aventure.
Merci et bonne continuation à toi aussi.
Merci, à bientôt, au revoir.
J’aime entendre ce genre de témoignage sur le Cambodge!
Je confirme tout ce que Fabrice a dit, en particulier la chaleur (il fait actuellement 39 degres!) et le mouvement! Tout change tres vite et meme si cree son entreprise est facile, c’est loin d’etre un acquis :).
Merci pour ces belles et interessantes interviews!