Traverser la frontière

TLF 096 : S’expatrier à Istanbul et vivre en Turquie pendant 7 ans

Mise à jour le 25 mars 2023

Envie de vivre à Istanbul ? De vous expatrier en Turquie ?

Dans cette interview, retrouvez Pelin qui a quitté Paris après ses études en 2012 pour s’expatrier à Istanbul.

Vous allez découvrir pourquoi elle a décidé de partir en Turquie, comment elle a trouvé son premier emploi, à quoi ressemble la vie à Istanbul et ses conseils si vous souhaitez vivre dans cette ville.

Écoutez tout de suite l’épisode (56 min) :

Épisode #096 sur l’expatriation de Pelin en Turquie

Un contrat en VIE est un excellent moyen pour réussir sa première expatriation, en toute sécurité. Nous en avions parlé avec Anaïs lorsqu’elle est partie en Chine, ou bien Maria lorsqu’elle est partie sur l’ile Rodrigues.

Aujourd’hui, Pelin nous raconte son expérience qui l’a propulsé à Istanbul où elle vit depuis maintenant 7 ans. D’origine turque, elle est tombée amoureuse de sa ville d’adoption et ne se verrait pas vivre ailleurs.

Dans cette interview, on discute :

  • De ses études en France et son premier stage en Turquie
  • Comment elle a trouvé son contrat en VIE
  • Pourquoi les premiers mois d’adaptation ont été compliqués
  • De la nécessité ou non d’apprendre le turc pour travailler en Turquie
  • À quoi ressemble la vie quotidienne à Istanbul
  • Ses conseils pour trouver un travail en Turquie
  • Quel est l’état de sécurité à Istanbul
  • Quels sont l’importance et l’impact de la religion en Turquie

Les liens de l’épisode :

Comment écouter cet épisode ?

Cet épisode dure 56 minutes et vous pouvez l’écouter :

Expatriation à Istanbul : Le résumé écrit de l’interview

Pelin est d’origine turque (ses 2 parents étant turcs). Elle est née en France et vient d’avoir 30 ans. Cela fait 7 ans qu’elle habite à Istanbul. Elle a trouvé un travail après avoir eu son bac+5 en France.

Elle ne connaissait pas Istanbul avant d’y faire un stage en 2009. Trois ans avant son expatriation. Elle a tout de suite senti une attirance pour la ville.

Des études à Paris jusqu’à Istanbul

En finissant son cursus scolaire, elle a privilégié les offres à l’étranger et notamment Istanbul. Elle a trouvé son travail grâce au VIE (Volontariat International en Entreprise) qui permet de travailler à l’étranger avec un statut français.

Pelin a fait des études en commercial international à Paris 4, avec une option en marketing pour sa dernière année. Ce qui est plutôt bien tombé, car son job en VIE était un poste en direction marketing.

Pendant ses 5 années d’études, elle a fait des stages à l’étranger et en France. Elle cherchait spécifiquement un VIE pour pouvoir s’expatrier dans de bonnes conditions. Pendant 6 mois, elle a envoyé des CV « à la pelle » en prenant soin de personnaliser chaque candidature. En juillet 2012, elle a reçu une offre d’emploi avec une entreprise avec qui elle a eu un entretien auparavant.

Premiers pas dans l’expatriation

C’était une entreprise dans le secteur des jeux vidéos. Ils souhaitaient commercialiser un jeu vidéo coréen en Turquie et sa mission était de coordonner les actions marketing.

Il fallait parler turc pour ce travail et c’est l’unes des raisons pour laquelle Pelin a été embauchée. Mais lorsqu’elle est arrivée, elle s’est rendu compte qu’elle n’avait que des notions de turc et il était compliqué d’avoir des conversations au niveau professionnel. Les premiers mois étaient difficiles.

La langue turque est plutôt facile à apprendre, mais il faut quand même la travailler et prendre des cours pendant 3/6 mois.

Durant ses 6 premiers mois, Pelin a perdu tous ses repères, malgré son habitude de voyager. Au tout début, elle était très stressée par son turc et passait du temps à l’étudier pour être performante au travail. Une fois passé le cap des 6 mois, c’est devenu plus facile.

« L’expatriation ce n’est pas tout de suite facile »

La vie à Istanbul

Istanbul, une ville de 20 millions d’habitants, peu effrayer, avec beaucoup de monde et de brouhaha. Le trafic est très important.

Une des choses à savoir sur Istanbul, c’est qu’il n’y a pas de règles. Il faut oublier le train-train, le bus qui est à l’heure, le magasin qui ouvre à l’heure. Il n’y a pas trop de contraites, les voitures klaxonnent n’importe où et la vie au quotidien n’est pas très organisée. Ce qui fait aussi le charme de la ville. Pour certains c’est trop chaotique.

C’est aussi beaucoup de fun. Il y a beaucoup de jeunes, beaucoup d’universités, beaucoup d’activités et la ville bouge énormément.

« Il y a trop de choses à faire à Istanbul et pas assez de jours dans la semaine »

Rester à Istanbul après son VIE

Pendant 1 an, elle a travaillé dans cette entreprise de jeux vidéos. Ensuite, elle est partie et s’est reposé pendant 3/4 mois. À ce moment, elle a beaucoup travaillé sur son blog. Par la suite, elle a retrouvé un emploi dans une société française qui aide d’autres entreprises françaises à s’implanter en Turquie. Elle était chef de projet et marketing là-bas pendant 4 ans. En juin 2018, elle a démissionné de ce job pour se lancer en indépendante.

Elle aimait beaucoup ce travail, mais au bout de 3 ans et demi, elle a senti qu’elle avait fait le tour et qu’il fallait qu’elle sorte de sa zone de confort. Elle voulait sortir de son train-train. Elle avait besoin d’un nouveau challenge et pas forcément de rester 10/20 ans dans cette entreprise. Elle n’avait pas le temps de mener à terme les projets qu’elle avait en tête.

Elle avait un contrat local (turc) avec cette entreprise. Elle avait les mêmes conditions qu’avec son contrat précédent avec pour seul changement, qui était très embêtant : les vacances. Elle est passée de 5 semaines de vacances à 2 et demi. Ce qui l’embêtait le plus, c’était qu’elle devait voir sa famille pendant ces vacances et qu’il ne lui restait plus de temps pour voyager autre part.

Pelin possède aussi la nationalité française et turque, car ses parents l’ont déclaré au consulat turc en France. Elle n’avait donc pas besoin de visa. Par contre pour un français, il faut un permis de travail et c’est assez compliqué. Il vaut mieux trouver un emploi avant de venir.

Trouver un emploi et le cout de la vie à Istanbul

Pour trouver un emploi en Turquie, il faut d’abord viser les entreprises françaises et les emplois où il est nécessaire de parler en français. Emplois de professeurs dans les écoles françaises ou écoles turques privées.

Lors de ce premier emploi, Pelin avait un très bon salaire, d’environ 2000€, ce qui était énorme à l’époque. Lorsqu’elle a changé d’entreprise et était en contrat local, elle a réussi à conserver un salaire similaire. Le souci est que ces dernières années, la monnaie turque s’est dévaluée et il y a eu une forte inflation. Ce qui signifie que son pouvoir d’achat a diminué avec le temps.

Un loyer dans un quartier central coute environ 2000 lira (330€). Et si on se déplace un peu, on peut avoir un loyer dans les 1500 lira.

Les choses à savoir sur Istanbul

Istanbul est une ville séparée en deux par le Bosphore. D’un côté européen, d’un côté asiatique. Beaucoup vivent en Asie et d’autres travaillent en Europe. Le plus gros des entreprises est basé en Europe.

Pelin vit à Kadiköy, dans la partie asiatique. C’est extrêmement animé, avec beaucoup de monde. C’est aussi le côté le moins touristique de la ville. Dans la partie européenne, il y a beaucoup plus de tourisme et les prix sont plus élevés.

3 endroits, peu touristiques recommandés par Pelin à Istanbul :

  • Quartier Kuzguncuk : petit quartier adorable qui a logé plein de populations différentes
  • SSariyer : dans la partie européenne, avec une plage fréquentée par les locaux avec une très bonne ambiance
  • Boire un café dans n’importe quel café en terrasse dans une ruelle à Beyoglu. Autour de Taksim, chaque café a une ambiance différente.

Concernant la sécurité à Istanbul, Pelin répond que ce n’est pas plus dangereux que Paris, notamment pour les femmes seules. Il n’y a pas de dangers supplémentaires à Istanbul. Il y a juste quelques quartiers chauds où il est préférable de ne pas y aller. Il y a bien sur des pickpockets comme beaucoup de grandes capitales européennes.

C’est vrai qu’entre 2013 et 2017, il y a eu des attentats, mais il n’y en a plus en ce moment.

L’impact de la religion en Turquie

Au niveau de la religion, il est important de séparer Istanbul et le reste de la Turquie. La plupart des gens sont étonnés en arrivant à Istanbul et on peut la considérer comme une ville européenne.

« Ce que tu ferais à Madrid, tu peux le faire à Istanbul »

Tu peux être vêtue comme tu le veux, sauf dans une mosquée qui est un lieu de culte et où il est nécessaire d’être couvert. Sur la cote ouest, jusqu’à Antalya, on est sur des zones tranquilles, avec beaucoup de tourisme et occidentalisées.

En ce qui concerne l’Anatolie (centre et est du pays), il est possible d’avoir des regards insistants si votre tenue est trop à découvert. Les codes religieux sont un peu plus profonds. Les valeurs de l’islam sont ancrées dans le quotidien des gens. Il y a bien sûr des femmes voilées, mais aussi des non voilées, qui sont généralement très coquettes.

« En Anatolie, oui on fait attention, mais on met dans des pantalons alors qu’il fait 50 degrés ».

Il sera très rare qu’on vous juge sur vos vêtements si vous êtes dans des endroits fréquentés par des touristes.

Il est cependant bon à savoir que les hommes turcs sont assez machos.

Pour finir

Pelin possède un blog : http://www.leblogdistanbul.com/

Elle y parle d’Istanbul ainsi que de toute la Turquie. Elle y écrit depuis 2011 et continue aujourd’hui de le développer pour devenir une référence sur les voyages en Turquie.

Mot de la fin : Venez à Istanbul, c’est vraiment cool.

 

Merci d’avoir écouté l’épisode #096 du podcast !

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– Michael

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Michael

Auteur et Entrepreneur nomade, Michael est le créateur de Traverser La Frontière. Passionné de voyage, il a créé ce site pour aider et inspirer tous ceux qui ont envie de voyager, partir vivre à l'étranger et changer leur vie.

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