Traverser la frontière

TLF 085 : Parcourir la route de la soie, un voyage de 9 mois en auto-stop

Mise à jour le 25 mars 2023

Envie d’explorer la route de la soie ? De voyager en auto-stop ?

Dans cette interview, retrouvez Astrid qui revient tout juste d’un incroyable voyage de 9 mois le long de la route de la soie.

Vous allez découvrir les détails de ce voyage entre la Chine et la Turquie, les réalités de l’auto-stop dans ces régions et comment vous pouvez vivre une telle aventure si cela vous tente.

Écoutez tout de suite l’épisode (44 min) :

Épisode #085 sur le voyage d’Astrid à travers la route de la soie

La mythique route de la soie obsède nombre de voyageurs, avec par exemple Bernard Ollivier qui l’a sillonné à pied durant des années. On peut bien sûr y voyager en bus, à vélo, en van, mais aussi en auto-stop ! Comme l’a fait Astrid durant 9 mois. Elle revient pour la deuxième fois dans le podcast pour tout nous raconter.

C’est de Thaïlande qu’elle est d’abord partie avant de rejoindre l’extrémité orientale de la route de la soie, à Xi’an en Chine. Elle a alors suivi l’itinéraire historique jusqu’à Istanbul en Turquie avant de revenir en France.

Dans cette interview, on discute des raisons de ce voyage, du contenu de son sac à dos ultra léger, ses péripéties pays par pays, la facilité ou non de faire du stop, ses rencontres les plus marquantes et ses conseils si vous envisagez de faire un tel voyage.

Les liens de l’épisode :

Comment écouter cet épisode ?

Cet épisode dure 44 minutes et vous pouvez l’écouter :

La route de la soie en auto-stop : Le résumé écrit de l’interview

Astrid a parcouru la route de la soie en autostop pendant 9 mois.

Elle a pris un vol pour la Thaïlande, puis a vadrouillé en Asie du Sud Est avant de monter rapidement à Xi’an en Chine, l’un des départs principaux de la route de la soie. Ils ont rejoint Istanbul, puis la France, tout en stop.

Astrid fait du stop depuis longtemps et c’était relativement facile pour elle de faire ce voyage.

Elle voyage depuis qu’elle a 18 ans et a arrêté de travailler en 2013 pour voyager à temps plein. Elle a commencé un tour du monde, avec l’optique de travailler en revenant, mais quand elle est rentrée pour Noël, elle a décidé de repartir en janvier. Voir le tour du monde d’Astrid.

Rejoindre la route de la soie

La route de la soie, c’était un rêve pour Astrid depuis longtemps, avec la traversée de pays mythiques, qui dégagent un imaginaire fantastique. Elle est partie avec son ami José, avec qui elle avait déjà voyagé auparavant, ce qui permit de se reposer l’un sur l’autre quand ils en avaient besoin et d’ajouter un peu de fun.

Elle a fait un trajet en aller simple Paris/Phuket à 350€ et a ensuite vadrouillé en Thaïlande et en Asie du Sud-est, Birmanie, Laos et Vietnam, le tout pendant 3 mois.

Ils ont ensuite gagné la Chine le tout en stop. Ils dormaient en hamac qu’ils ont par la suite abandonné en achetant une tente en Chine.

Astrid est minimaliste et en partant, son sac faisait 6kg. Elle avait 2 tenues, un ordinateur et un appareil photo. Elle lavait ses vêtements tous les soirs. Même si elle perd un peu en confort, elle se retrouve par la suite avec un sac très léger.

La Chine

Tout s’est bien passé lorsqu’elle arrive à la frontière chinoise de nuit et elle arrive à se faire héberger dès le premier soir. Depuis, tout s’est enchainé et le peuple chinois s’est révélé comme une révélation. Ils avaient des idées préconçues des Chinois, peut-être timides et réservés. Mais c’était des gros malades de générosité et de sourires. Ils se sont fait inviter à tous les repas.

Les interactions étaient drôles, car les Chinois parlent très peu anglais et il était difficile de communiquer avec les gestes. Elle utilisait beaucoup les traducteurs sur le téléphone. En terme de stop, ils se faisaient prendre assez facilement. Leur technique : dire qu’ils allaient dans la même direction qu’eux, sans dire une destination précise.

Ils se faisaient tout le temps inviter à manger par leurs conducteurs. Elle a beaucoup aimé la gastronomie chinoise, avec des plats qui changent selon la région. Par contre, il est compliqué d’être végétarien en chine.

Ils sont passés dans le Yunnan et le Sichuan puis remontés à Xi’an où débute la route de la soie. Ensuite, c’était direction le grand ouest et la France, après déjà 3/4 mois de voyage.

La route la soie servait au transit des marchandises à travers des caravanes. L’échange de la soie, mais aussi de la jade, et aussi des idées, comme la religion. Elle liait l’occident et l’orient.

À parti de Xi’an, tout change. C’est l’entrée dans un monde musulman et désertique, loin de l’Asie typique que l’on peut imaginer. Une grosse partie de la Chine est musulmane dans l’ouest. Des mosquées apparaissent, des femmes sont voilées. Pour les visas, elle l’a renouvelé à Chengdu et avait encore 1 mois devant elle pour sortir de la Chine.

Depuis Xi’an, elle vise d’aller à Kachgar, près de la frontière avec le Kirghizistan, avec au moins 2000 km à parcourir. Entre les deux, il y avait le désert de Gobi. Il y fait très chaud, il n’y a pas d’arbres et il fait jusqu’à 47°. L’auto-stop était assez facile, mais les distances étaient très longues.

Kashgar reste un coup de cœur.

Asie centrale

Elle arrive tout d’abord au Kirghizistan, un pays pas trop montagneux, mais bien vallonné. Elle bascule auprès des nomades qui vivent dans leurs yourtes, avec leurs troupeaux de bétail. C’est une autre Asie. Là-bas, ils ont beaucoup dormi en tente ou bien en yourte. À Bichkek, la capitale, ils sont restés 40 jours afin de faire tous les visas de l’Asie centrale. Ils ont fait le e-visa tadjik, le visa ouzbek, le visa iranien et se sont fait refuser le visa turkmène.

Ils ont aussi dormi en auberge, ce qui a fait du bien : avoir un vrai lit, internet, une cuisine, des toilettes propres…

Pour l’hygiène, malgré le stop, elle arrive toujours à se laver, dans les ruisseaux ou les stations de service.

Ils sont passés par Samarcande et Pamir. Au lieu d’aller tout droit, ils ont fait beaucoup de kilomètres. D’abord le Tadjikistan, puis entrée en Ouzbékistan dans le désert et les champs de coton. Samarcande, Boukhara, Khiva. Ces villes ont une architecture extraordinaire, un peu comme en Iran, avec des mosquées bleues qui en jettent. Les gens sont cools en stop et se font payer du plov, du riz au mouton.

« On a pris cher avec la vodka » nous dit Astrid. La générosité des gens dans ces pays-là est renommée, ils boivent à n’importe quelle heure de la journée.

Ils passent brièvement par le Kazakhstan avec pour objectif de prendre le bateau à Aktaou pour entrer en Azerbaïdjan.

Le Moyen-Orient

En Azerbaïdjan, Astrid s’est séparée de José, pour vivre son voyage en solo quelque temps. Elle explore le Caucase en allant en Géorgie, puis en Arménie avant d’aller en Iran. Elle est restée en Iran durant 2 semaines.

Son passage en Iran a été compliqué, mais en même temps il fut surement son pays préféré. En arrivant seule et en stop, elle a eu beaucoup de soucis avec les hommes iraniens. Même si elle respectait les coutumes vestimentaires, voilée, couverte, était clair sur son discours en portant une fausse bague de mariage. Elle a eu des altercations assez violentes et a été beaucoup harcelée. Une fois dans les voitures, les hommes se permettaient des choses qu’ils ne feraient jamais en public.

José a eu lui aussi quelques déboires, il a fait de la garde à vue à cause de comportements homme/femme juge répréhensible par la loi.

C’est strict et surveillé. Ce sont des choses difficilement concevables pour les Occidentaux. Boire un café avec quelqu’un du sexe opposé est un délit. Une femme ne peut pas chanter dans la rue. Etc.

Ils se sont donc retrouvés et elle a vu un autre visage de l’Iran. Ils ont pu faire de belles rencontres et c’était agréable d’être dans les familles.

Côtés positifs : les gens. Les bons et les mauvais côtés sont dus aux gens. Peuple qui dans sa culture accueille l’autre. Ils faisaient à manger, voulaient laver le linge, les « kidnapper » pendant 3 jours pour qu’ils restent. Ils voulaient qu’on reparte avec un sourire gigantesque. En Chine et en Iran, ils repartaient parfois la larme à l’œil.

La Turquie, c’était le 3e voyage pour tous les deux. Il est assez simple d’y voyager et cela marquait le retour vers l’Europe. Ils se sont émerveillés en Cappadoce et une fois arrivés à Istanbul, ils étaient super heureux, tristes et fatigués, un énorme mélange d’émotions. Ils ont logé chez une amie de José au coeur de la ville. Il en ressort que les Turcs sont vraiment cools !

Voyager en stop

9 mois pour faire de Phuket à Orléans, il y a 10 000 km à vol d’oiseau. En stop, elle a fait 35 000 km, ce qui est immense. Presque la circonférence de la planète.

Dans certains endroits, comme le désert, ils pouvaient faire 800 km dans une journée, parfois seulement 100 km. Parfois, ils se posaient 1 semaine, dés fois constamment sur la route… Cela dépendait du lieu, la fatigue, l’état d’esprit, la météo…

Elle a trouvé qu’il était simple de faire du stop dans tous les pays. La frontière kirghize et tadjike était compliquée. Mais le gros point noir était l’Italie, pays réputé pour ne pas prendre les autostoppeurs. Par la magie du destin, une fille qui lisait le blog d’Astrid remontait toute l’Italie et elle l’a lâchée à la frontière.

Les conseils d’Astrid : sourire, se positionner au bon endroit (facilité d’arrêt, sécurité), ne pas avoir trop de poids en bagages et être patient. Le stop est basé sur l’humain et ce sont les rencontres qui comptent, ce n’est pas une science exacte.

Voir la page dédiée à l’auto-stop sur le blog d’Astrid

Astrid a choisi de faire la route de la soie en stop pour la rencontre. Le stop est une porte sur les cultures et permet de passer du temps avec des gens auxquels tu n’aurais pas eu l’occasion sinon.

Bilan de ce voyage

Les rencontres les plus marquantes ont eu lieu en Chine et en Iran. En Chine, ils ont été hébergés par un mec qui les a pris sous leurs ailes. Restaurant matin, midi et soir, un appartement pour plusieurs nuits, visite guidée des environs en voiture : « quand on est parti, on pleurait… »

Souvent, la générosité des gens fonctionne lorsque tu es indépendant et que tu n’attends rien des autres. Il ne faut pas forcer l’hospitalité. D’ailleurs, Astrid ne demande jamais d’être hébergée ou nourrie.

Elle ne changerait rien sur ce voyage et s’est rendu compte que 9 mois était une bonne période pour voyager. Même si parfois elle n’en voyait pas le bout, une fois finie, elle a l’impression que c’est passé super vite.

Niveau budget, ce voyage lui a couté 3000€, soit 333€ par mois, ce qui est peu cher. Ils ne se sont pas privés pour autant et en ont bien profité. La route de soie était bon marché en général.

Par contre, elle aurait moins profité de ce voyage si elle l’avait fait toute seule. Même si elle aime le voyage en solo, elle a adoré pouvoir partager cette aventure avec un de ses meilleurs amis, José.

Elle voit le stop comme la « planque du baroudeur ». Ce n’est pas vraiment extrême comme on pourrait le penser. Astrid est plus impressionnée par les voyageurs à pied ou à vélo. Dans tous les cas, tout le monde peut tenter l’expérience du stop, pour faire la route de soie ou tout autre voyage. Il suffit juste de s’écouter et se lancer si on en a l’envie.

Astrid voyage à temps plein. Elle n’a pas de maison ou une attache physique. Le blog est son activité principale, avec lequel elle gagne de l’argent, elle vend parfois des textes, donne des conférences ou fait de l’accordéon dans la rue si besoin.

Mot de la fin : on se fait une idée du stop qui n’est pas toujours très juste et Astrid conseille de tenter le stop sur de courtes distances, entre amis. Cela permet de faire des rencontres inattendues et d’avoir confiance en l’étranger et dans l’inconnu. Cela fait du bien dans une société où l’on nous pousse dans la peur, qu’il faut se méfier, se protéger. Le stop prend ça à contrepied, c’est une bouffée d’air et un message opposé : celui que tu ne connais pas n’est pas forcément mauvais et il est peut-être très bon et ça fait du bien.

Merci d’avoir écouté l’épisode #085 du podcast !

michael-pouce-articleMerci d’avoir pris le temps d’écouter cet épisode du podcast de Traverser La Frontière. Si vous avez des suggestions ou des remarques sur l’épisode, laissez un commentaire un peu plus bas.

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– Michael

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Michael

Auteur et Entrepreneur nomade, Michael est le créateur de Traverser La Frontière. Passionné de voyage, il a créé ce site pour aider et inspirer tous ceux qui ont envie de voyager, partir vivre à l'étranger et changer leur vie.

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