Traverser la frontière

TLF 099 : Voyager à vélo quand on est une femme en solo

Mise à jour le 25 mars 2023

Le voyage en vélo vous tente ? Même en solo ? Même si vous êtes une femme ?

Dans cette interview, retrouvez Coline qui revient tout juste d’un tour du monde à vélo de plus de 2 ans. Il s’agit de la deuxième partie d’une longue interview.

Vous allez découvrir les différences du voyage à vélo à deux, puis en solo, les conseils pour rester en sécurité en solo ou les leçons que Coline a tirées de cette grande aventure.

Écoutez tout de suite l’épisode (49 min) :

Épisode #099 sur le voyage à vélo au féminin

Le voyage à vélo connait une popularité grandissante. Beaucoup tentent l’aventure, des hommes en solitaire, des couples, des groupes d’amis, mais une catégorie hésite encore à franchir le pas : les femmes seules. Une grosse interrogation plane au-dessus de la tête des femmes : est-il dangereux de voyager à vélo en solo quand on est une femme ?

Après une première partie de l’interview consacrée au tour du monde réalisée par Coline, nous abordons en profondeur cette question pour informer et inspirer les aspirantes voyageuses.

Coline a parcouru plus de 23 000 kilomètres à vélo, à travers 3 continents. Durant son voyage, elle a décidé de s’approcher au maximum des populations locales et de cuisiner des crêpes tout au long de son voyage. D’où le nom de son blog : Cook & Cycle.

Dans cette interview, on discute :

  • Des différences entre le voyage à vélo deux, puis en solo
  • Le comportement à adopter quand on est une femme seule
  • Les pays que Coline a évités durant son voyage et pourquoi
  • Tous ses conseils pour rester en sécurité
  • Toutes les leçons apprises durant ces 2 années de voyage à vélo

Les liens de l’épisode :

Comment écouter cet épisode ?

Cet épisode dure 49 minutes et vous pouvez l’écouter :

Voyager à vélo au féminin et en solo : Le résumé écrit de l’interview

Durant les 7 premiers mois, Coline était accompagné d’un ami dans son voyage à vélo, puis elle s’est retrouvée seule pendant 1 an et demi.

Femme seule qui voyage à vélo : la sécurité

Elle a senti une très grosse différence lorsque son ami est parti, même si c’est un peu dur de comparer. Les continents sont différents

Lorsqu’ils étaient à deux, ils avaient tendance à être plus renfermés sur eux-mêmes. Lorsque Coline s’est retrouvée seule, elle était tout le temps avec les gens, elle s’arrêtait partout, elle discutait avec tout le monde. Être à deux, ajoute une barrière.

Être seul : femme ou homme permet plus d’accessibilité vers les gens, et eux osent plus venir te voir. À deux, ils pensent qu’on peut se suffire à soi même.

Le fait d’être une fille implique que les gens ont plus envie de prendre soin de toi.

Certains sont admiratifs, d’autres pensent que tu es complètement folle.

En voyageant seule, il y a des moments où tu es seul évidemment, mais plein d’autres où tu es avec des gens. Coline a été physiquement seul très rarement, à part sur son vélo. Elle a d’ailleurs roulé quelquefois avec d’autres cyclistes pendant quelques semaines. Être seul a l’avantage de pouvoir jongler entre les deux.

Lorsqu’on est une fille seule, on ne peut pas aller dans n’importe quel pays. Il faut beaucoup réfléchir à l’itinéraire.

Règle de Coline : quand je demande à camper quelque part, je vérifie qu’il y a une femme et/ou un enfant. C’était un gage de sécurité.

Après dans certains pays, elle a changé ses règles. Par exemple en Azerbaïdjan, elle a du croisé une seule femme en 2 semaines.

En toutes circonstances, Coline mise d’abord sur son instinct. Cela lui ait déjà arrivé de quitter un bivouac, car elle ne se sentait pas à l’aise.

« Si je ne le sens pas, je n’y vais pas »

Elle a déjà passé des soirées avec un ou deux hommes, sans aucun problème. Elle se souvient par exemple, d’une soirée géniale avec deux Arméniens, Georges et Serge avec qui elle a fait la fête.

« Il ne faut pas jouer avec le feu, mais le monde est généralement safe. Je me suis senti plus en sécurité sur mon vélo à travers le monde qu’à paris »

Il ne faut pas être naïve. En tant que femme, on est plus une cible que les hommes. Dans certains pays avec des tabous ou des frustrations, les femmes européennes sont vues comme des femmes faciles.

Coline a fait le choix d’éviter l’Iran, malgré les bons retours d’autres voyageurs en terme d’accueil de la population, de paysage et d’expérience. En tant que fille seule, elle a eu quelques retours négatifs, qu’il fallait faire attention avec les hommes. Puis d’autres retours de filles qui lui disaient de ne pas y aller, car elles avaient passé un séjour horrible là-bas.

Coline ne voulait pas avoir d’image négative de l’Iran, à cause de ce rapport à la femme. Elle a décidé de ne pas y aller tout de suite, mais d’y retourner une autre fois, avec un homme. Elle n’avait pas envie de faire l’Iran en bus.

Elle a aussi évité l’Inde, notamment l’Inde du Nord, qui n’est vraiment pas recommandé à faire toute seule, surtout à vélo. Elle ne voulait pas avoir une image négative du pays à cause de quelques hommes.

« Le vélo, c’est un plaisir, l’idée d’être dans l’insécurité, ça gâcherais mon plaisir »

Quand on est une femme, on est d’un côté accepté dans la société des hommes, et de l’autre à la vision du côté féminin. Elle a pu intégrer le monde des femmes et discuter avec elles de leurs conditions, qui sont beaucoup plus dures et restrictives qu’en France dans beaucoup de pays.

Conseils en terme de sécurité :

  • Essayer de prioriser les endroits où il y a une femme
  • Mettre une distance avec les hommes. Soit de façon assez froide, soit par l’humour. Coline préfère la 2e solution, elle discute, mais sans laisser d’ouverture. Cela dépend de la personnalité de chacun.
  • Être sur de soi. Dégage quelque chose qui montre que tu n’es pas une victime.

En 2 ans, elle ne s’est jamais sentie réellement en insécurité.

Les changements grâce au voyage à vélo

Coline est plus sereine et stresse beaucoup moins. Elle a moins besoin de tout contrôler pour se sentir en sécurité.

Cela lui a redonné foi en l’humain. Avant de partir, elle avait l’impression d’être dans un monde individualiste, où l’on attend toujours quelque chose en retour. Elle s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup plus d’aspects positifs.

Le rapport à l’argent a aussi changé. En France, on a cette image que tout se monétarise. Au début, elle était mal à l’aise quand elle se faisait inviter, pensant qu’elle devait donner quelque chose en échange. Elle a vite compris que les gens ne font pas ça pour l’argent et s’en fiche. Elle partageait un moment avec ses hôtes, sans échange d’argent, nourriture ou biens.

Avant, Coline avait toujours plein de choses prévues, elle courait dans tous les sens. Elle ne veut plus faire ça. En France, quelque chose de dernière minute ou quelqu’un qui débarque sans prévenir, c’est dérangeant. Alors qu’en fait, c’est juste un partage de moment et elle ne voit plus ça comme une intrusion.

« Quelque chose qui va changer à mon retour, c’est de ne plus être toujours dans des choses cadrées et laisser place à l’inconnu. »

Enfin, le besoin de plus de simplicité. Elle était heureuse de très peu durant le voyage et elle a envie de rester heureuse avec très peu.

Le futur après ce tour du monde à vélo

Durant son voyage, elle avait un fil rouge : cuisiner des crêpes pour les gens. En cours de route, elle a collecté plein de recettes de crêpes, avec des saveurs des endroits qu’elle a parcourus. Elle veut en faire un livre, qui ne sera pas un livre de voyage ni de recettes. Elle veut y lier des anecdotes, des rencontres et des recettes.

Une fois arrivée à Paris, elle va travailler sur l’élaboration du livre et profiter un peu des vacances avec des amis cet été.

Pour la suite, elle ‘n’est pas sure de ce qu’elle veut faire. Coline veut éviter de faire des plans à trop long terme. Peut-être travailler, revoyager, elle ne sait pas.

« L’avenir est incertain, donc je le laisse arriver »

Mot de la fin :

J’ai mis 15 ans à me lancer. L’idée d’être seule était une barrière qui n’avait finalement pas lieu d’être. Certaines personnes ont peur de quitter leur boulot pour voyager, mais il ne faut pas le voir comme un trou dans son CV. C’est juste une expérience géniale qui ouvre beaucoup de portes, qui apporte un savoir-être que l’on ne peut pas acquérir autrement. C’est une expérience que je recommande vraiment. Si vous n’avez plus foi en l’humain, prenez votre sac à dos et votre vélo, et partez. Vous verrez que le monde est magnifique.

Merci d’avoir écouté l’épisode #099 du podcast !

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– Michael

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Michael

Auteur et Entrepreneur nomade, Michael est le créateur de Traverser La Frontière. Passionné de voyage, il a créé ce site pour aider et inspirer tous ceux qui ont envie de voyager, partir vivre à l'étranger et changer leur vie.

2 commentairesLaisser un commentaire

  • Podcast super intéressant.

    Je voyage souvent aussi, pas à vélo cependant, mais je me retrouve beaucoup dans ce que Coline dit, à propos de ce que le voyage t’apporte et sa vision des choses.
    Et ça me donne bien envie de tenter une aventure à vélo dans le futur!

    Chapeau pour ton voyage Coline, 1 an 1/2 c’est long (mais ça passe vite) et en fille solo d’autant plus impressionnant.
    Bonne chance pour ton livre!

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