Traverser la frontière

Vaincre le pessimisme de son entourage pour voyager en solo

Mise à jour le 25 mars 2023

Cet article est le chapitre 8 du livre Oser Voyager en Solo

Voyager seul peut apparaitre effrayant, mais lorsque votre entourage a encore plus peur que vous ou qu’il vous déconseille carrément de partir, votre projet se complique d’autant plus.

Nous allons voir vos moyens d’action possibles face au pessimisme de votre entourage, et les manières de faire accepter votre projet beaucoup plus facilement.

Les doutes de l’entourage

Tous les voyageurs ont déjà rencontré deux problèmes. Celui de l’entourage qui vous déconseille de partir, ou le cas plus modéré, les questions qui vous font douter encore plus.

Voici quelques exemples courants :

  • Es-tu sûr que tu veux aller dans ce pays ?
  • Pourquoi veux-tu partir aussi longtemps ?
  • Mais ce n’est pas dangereux là-bas ?
  • Tu ne vas pas t’ennuyer si tu pars seul ?
  • Mais où vas-tu dormir ?
  • Tu vas passer l’ensemble ton voyage tout seul ?
  • Pourquoi untel ne t’accompagne-t-il pas ?

À mon avis, si votre entourage vous disait :  « vas-y fonce, tu vas kiffer, cela va être la meilleure aventure de ta vie » lorsque vous parlez de votre envie de voyager en solo, vous n’auriez pas eu besoin d’acheter ce livre.

En plus de vos peurs et doutes de partir seul, s’ajoute cette pression externe. Celle de votre entourage, celle de rester dans les clous et ne pas choisir les options qui sortent de la norme.

Parfois, il ne faut plus écouter les autres…

Pour vaincre ce pessimisme ambiant, il existe une solution simple — mais radicale.

Ne pas parler de votre projet à toutes les personnes qui vous apportent uniquement des éléments négatifs ou qui vous minent le moral. Ce négativisme constant renferme un cout sournois : votre cerveau va l’associer avec le voyage en solo et partir va devenir encore plus compliqué qu’avant.

Il est laborieux de faire changer d’avis quelqu’un, voire impossible. Cela prend du temps et vous n’avez pas des années devant vous.

Réfléchissez à la dernière fois où vous avez changé d’avis sur un sujet donné ou une croyance bien ancrée en vous. En combien de temps cela s’est-il produit ? En quelques jours ou quelques semaines ? Probablement pas.

Vous ne pourrez pas facilement changer l’avis des gens opposés à votre projet de voyage en solo, c’est un fait. Dès lors, votre meilleure solution consiste à trouver des personnes dans votre entourage plus ouvertes et non systématiquement dans le négativisme.

Changer d’entourage

Il est prouvé que l’influence de votre entourage et des gens avec qui vous interagissez tous les jours est considérable. Ces interactions forgent votre façon de penser, d’agir et vous procurent une énergie positive ou négative.

N’avez-vous jamais remarqué qu’après certaines conversations, vous possédez plus d’énergie, devenez plus optimiste et avez l’impression que tout semble à votre portée ? C’est ce genre de sentiment que vous devez retrouver pour votre voyage en solo.

Si vous parlez avec des gens positifs tous les jours, vous vous sentirez presque invincible. Pour le contraire, le pessimisme trottera dans votre tête.

Il est primordial de trouver des personnes possédant une opinion beaucoup plus favorable concernant votre voyage. Il faut alors viser à rencontrer des personnes qui aiment le voyage et idéalement qui ont déjà voyagé seules. Ces rencontres peuvent être réelles comme virtuelles.

Pour cela, il y a plusieurs moyens :

  • Sur Internet : forums de voyage (voyageforum, forum du routard, du lonely planet…), groupes Facebook centrés sur le voyage, les blogueurs voyage et leur communauté…
  • Dans la vraie vie : Apéros voyageurs, Verre du voyageur, Couchsurfing, Traveler on stage, Facebook (cercle d’amis), Blogueurs, Évènements de blogueurs voyage, Meetup, rencontres ABM…

Dans les deux cas, vous allez parler et rencontrer des passionnés de voyages ou des personnes qui ont envie de voyager — cela vous donnera un énorme surplus de motivation.

Avoir seulement deux ou trois personnes dans votre camp, qui vous encouragent à passer à l’action et vous donnent quelques astuces peut faire toute la différence. Cela peut vous permettre de franchir le pas. Je vous le garantis !

Depuis mon appartement à Toronto

Je me souviens lorsque je suis parti seul au Canada en 2008 pour six mois. Je fonçais droit vers l’inconnu, bien loin de chez moi. Dans un pays que je ne connaissais pas, sans travail sur place et aucune connaissance là-bas. À l’époque, je n’avais pas encore fini mes études et il me restait un an à bûcher pour décrocher mon Master. Je peux vous dire que les retours de mon entourage sur ce projet n’étaient pas encourageants. « Il valait mieux terminer mes études, puis partir ensuite ».

Heureusement pour moi, durant mon séjour Erasmus, j’ai rencontré un grand nombre de gens passionnés de voyage. Ils me disaient tous à peu près la même phrase « Fonce ! Tu peux toujours revenir et finir tes études plus tard ». J’ai écouté ces derniers, je suis parti au Canada et j’y ai vécu une expérience enrichissante.

Par contre en revenant, je n’ai pas terminé mes études comme prévu, mais trouvé un travail, avec un bon salaire et en CDI. Finalement, mes parents étaient contents de me voir avec un bon travail en France. Mais si je les avais écoutés, je ne serais jamais parti au Canada.

Plus vous allez rencontrer des gens qui voyagent, plus vous allez entendre ce fameux « fonce ».

On est tous passés par ce premier voyage et l’on sait tous que c’est compliqué. On sait aussi que vous avez besoin de ce coup de boost.

En réfléchissant un peu, vous avez surement un cousin ou un ami du lycée qui est parti voyager un petit bout de temps. Allez lui parler de votre projet, il possèdera une vision différente de la situation. Sinon, trouvez une connaissance ayant l’habitude de réaliser des choses un peu inhabituelles, pas forcément dans le cadre de la société et qui possède une plus grande ouverture d’esprit. Un artiste un peu décalé par exemple. Vous trouverez avec ces personnes un écho plus positif sur le voyage en solo.

Convaincre son entourage

Même s’il est compliqué de faire changer une personne d’opinion, il y a quelques moyens de faire passer la pilule plus facilement. Je pense notamment à vos parents, que vous ne pouvez pas totalement ignorer !

Votre entourage a surtout peur pour vous et veut être bienveillant avec les informations à leur disposition.

Voici les trois meilleurs moyens pour les rassurer.

1) Dévoiler votre plan

Cette astuce est simple, mais terriblement efficace. À utiliser sans modération.

Voici un exemple concret :

Au lieu de dire à vos parents : « Je pars seul pendant 3 mois en Amérique du Sud »

Dites-leur : « Je pars un mois en Argentine, puis un mois au Chili et un mois en Bolivie. Je vais faire une boucle en passant X, Y, Z. J’ai déjà trouvé plein d’auberges de jeunesse sympas où je pourrais dormir et rencontrer d’autres voyageurs. Le cout du voyage est à peu près de X € en incluant le vol aller/retour. Il n’y a pas besoin de visas et j’ai prévu de faire le vaccin contre la fièvre jaune, car c’est recommandé. »

L’exemple est simpliste, mais vous saisissez l’idée.

En montrant votre degré de préparation et votre implication dans les recherches, ils seront beaucoup plus à même de vous prendre au sérieux et de voir que ce voyage vous tient à cœur.

Les détails s’avèrent importants et sont au centre de cette technique de persuasion. Donnez-en un maximum.

Pour vos premiers voyages en solo, il est primordial de rassurer votre entourage. À force de voyages et avec le temps, ils auront confiance en vous et ne douteront plus de vos capacités. Quand j’annonce à ma mère que je pars dans un nouveau pays, elle ne me pose presque plus de questions maintenant !

Montrez votre plan pour mieux convaincre !

2) Montrer des exemples

La technique des exemples marche extrêmement bien, car on utilise la logique : « regarde, ils l’ont fait, je peux faire pareil ».

Si on reprend l’exemple des trois mois en Amérique du Sud, votre mission consiste à trouver des personnes qui ont réalisé un voyage similaire. Cela peut-être une connaissance, un blogueur, un écrivain, un youtubeur… peu importe. Le but est de pouvoir présenter des cas d’études à votre entourage.

Si vous trouvez trois blogueurs qui racontent leurs voyages en solo dans cette région du monde, envoyez le lien ! Une copine est partie là-bas ? Invitez-la à diner pour qu’elle raconte son voyage. Des vidéos de voyageurs en solo existent sur YouTube ? Visionnez-la avec vos parents. Vous pouvez aussi offrir un livre d’un voyageur qui part en solo.

Tout cela va permettre de subtilement faire comprendre que ce type de voyage n’est pas un projet fou. D’autres personnes l’accomplissent et en reviennent vivantes. Vous pouvez y arriver.

Dans la même veine, vous pouvez utiliser la technique du voyage extrême. Vous trouvez par exemple une personne qui a traversé l’Argentine à pied et en dormant sous sa tente. C’est un voyage extrême que peu de personnes tenteront. Mais quand vous annoncez à vos parents que des personnes font ce type de voyage, à côté votre projet semble trivial. Vous allez prendre des bus, faire des activités avec des guides, dormir en auberges. Simple quoi !

On appelle cela la technique du point d’ancrage et la science a prouvé son efficacité !

3) La fermeté de votre décision

Prenez deux personnes qui veulent réaliser un voyage en solo.

  • La première dit : « J’aimerais bien voyager seul l’année prochaine. Je sais pas trop comment m’y prendre, ni où je veux aller, mais c’est un truc qui me tente. »
  • La deuxième dit : « L’année prochaine, je pars en aout et septembre, tout seul à travers l’Europe de l’Est avec un pass InterRail »

Laquelle des deux personnes vous inspire le plus confiance pour réaliser son projet ?

Lorsque vous annoncez votre projet de voyage, il faut être ferme, avoir confiance en vous et ne pas sembler hésitant. On fait toujours plus confiance à quelqu’un qui est sûr de lui. La détermination se lit sur un visage, l’hésitation aussi.

Vous devez avoir foi en votre projet et communiquer sur votre décision, qui est irrévocable. Vous allez voyager, vous l’avez décidé.

Même si vous n’êtes pas 100% convaincu de vous, agissez comme tel. En inspirant la confiance et en transpirant l’assurance, vous trouverez parfois des alliés. Certaines personnes vont peut-être vous aider à accomplir votre beau projet.

Sans aller jusqu’à un ultimatum, je vous rappelle qu’à partir de 18 ans, vous devenez libre de faire ce que vous avez envie. Il s’agit de votre vie, votre décision, votre voyage.

À retenir :

Votre entourage peut vous motiver ou vous miner, il est primordial de chercher des gens qui vous apportent des ondes positives

Livre : Oser Voyager en SoloCet article est extrait du livre Oser Voyager en Solo qui est disponible depuis 21 novembre 2017 au format papier, ebook et PDF.

Il s’agit du livre parfait si vous avez envie de voyager en solo, sans n’avoir jamais franchi le pas. ll vous permettra de surmonter vos peurs et angoisses de façon pratique pour vous permettre de vivre une aventure inoubliable.

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Michael

Auteur et Entrepreneur nomade, Michael est le créateur de Traverser La Frontière. Passionné de voyage, il a créé ce site pour aider et inspirer tous ceux qui ont envie de voyager, partir vivre à l'étranger et changer leur vie.

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